
TABLE RONDE LARISS
- Post by: accbf_user
- 29 octobre 2020
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Le laboratoire de recherche interdisciplinaire en sciences sociales et santé (LARISS) de l’université Joseph KI-ZERBO (UJKZ) organise le 30 Octobre à partir de 15heure à la salle de conférence de L’ISSP/ UJKZ une table ronde sur le thème :
<< Réémergence des maladies infectieuses: quels defis pour les sciences sociales et biomédicales contemporaines?>> Décryptage à l’ère du #covid_19.
Panélistes
- Pr Serge DIAGBOUGA (IRSS-CNRST)
Rôle de la recherche et des initiatives endogènes dans le contrôle de la pandémie à coronavirus (Covid-19) au Burkina Faso.
- Dr Yacouba BANHORO et Pr Mor NDAO (UCAD) :
Deux épidémies dans l’histoire du Burkina Faso: variole et VIH/sida
- Pr Jacques NANEMA (UJKZ) :
Dans la tourmente de la covid 19 : l’Etat, bon samaritain ?
Problématique
La crise sanitaire actuelle issue de l’irruption de la maladie à coronavirus (covid-19) manifeste de manière éclatante la force du retour des épidémies et la mondialité de cette réalité sanitaire. Au-delà du sanitaire, elle annonce des changements structurels complexes auxquels tente de s´adapter la Global Health. Ces changements projettent de la matière à penser sur les objets de la santé et de la maladie dans le prisme des mécanismes mobilisant plus d´Etat et d´actions collectives comme cela se voit en Afrique depuis l´expérience de la lutte contre le VIH/sida. Bien plus que jamais, la crise du covid-19 nous renseigne sur la complexité de notre monde humain forgé dans l’interdépendance et l’inter solidarité du sanitaire, de l’économique, du politique, du social, de tout ce qui est humain et planétaire.
Les progrès spectaculaires réalisés en médecine et en milieu pharmaceutique dans l’après-guerre ont forgé en Occident, l’illusion d’une fin des épidémies (Adam & Herzlich, 1994). Après la maîtrise des épidémies, favorisée aussi bien par les découvertes inédites dans le domaine de la santé et l’institutionnalisation du contrôle de l’objet santé comme bien et service dû par l’Etat à chaque individu ; les maladies infectieuses sont également l’objet d’une orientation préventive qui s’adosse à la grande loi de « protection de la santé publique » adoptée dès les débuts du XXe siècle en France.
L’histoire est relativement différente en Afrique subsaharienne dans la mesure où les réformes politiques en santé publique décidées entre la conférence de Alma Ata (1978), et l’Initiative de Bamako (1987), le service de protection censé prévenir les maladies infectieuses à caractère épidémique peine à se matérialiser par des résultats conséquents.
Aussi, depuis le sommet d’Abuja en 2013, le retour de l’Etat dans le champ sanitaire est caractérisé par la résurgence des problématiques de santé publique en Afrique. La remobilisation des Etats africains autour des problèmes majeurs de santé que connait le continent (VIH, Tuberculose, Paludisme, etc.) n’est pas sans lien avec une actualité faisant écho d’épidémies dans un sillage où les problèmes de santé sont souvent documentés et ancrés dans une culture de gestion des risques (Massé, 2001). C’est le cas de l’épidémie de l’Ébola. Au cours des récents épisodes de réapparition, cette épidémie s’est externalisée en dehors du continent africain, et atteint les continents américain et européen. Même si l’Afrique reste la cible privilégiée des maladies infectieuses qui déstabilisent les systèmes locaux de santé, la réémergence des maladies infectieuses peut être décrite à ce jour comme une problématique de santé à l’échelle mondiale ; d’où la nécessité que se tiennent des réflexions autour de cette question.
Le retour des maladies infectieuses en Afrique subsaharienne constitue une nouvelle menace sur la santé des populations à l’échelle du continent tout entier. D’une part, c’est une problématique importante parmi les axes de recherches biomédicales, et la médecine inscrite dans le creux de la réponse clinique selon des modèles d’intervention discutant les seuils de « normalisation[1] de la relation de soins ». D’autre part, la réémergence des maladies infectieuses révèle un prisme politique permettant d’interroger les performances et les défis de la gouvernance des systèmes de santé en Afrique.
Face à leur ampleur croissante, quels sont les enjeux actuels et les conséquences de la réémergence des maladies infectieuses aux plans sanitaire, politique, économique et social ? Quelles lectures en font les sciences biomédicales et sociales, et quelles réponses peuvent y être données ?
La table ronde sera organisée autour de trois panels, animés par d´éminents enseignants-chercheurs et chercheurs. Les thèmes des panels sont les suivants :
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Objectifs
- Discuter l’efficacité relative des référentiels et normes de réponse aux maladies infectieuses ;
- Décrypter les logiques plurielles qui structurent les schémas de pensées et les conduites sociales des populations confrontées à l’expérience de la maladie ;
- Proposer une perspective d’action publique globale qui rende compte des réalités spécifiques des systèmes locaux de santé.